Un rapport de l’INSEE rappelle l’inefficacité des aides au logement. Elles jouent comme des aides aux enchères….
Imaginez des enchères : il y a dix œuvres d’art. Dans la salle onze acheteurs potentiels viennent avec pour objectif d’acheter chacun une œuvre. Ils savent donc qu’il y en aura pas pour tout le monde. Alors une bonne âme se dit qu’il faut les aider et donne à chacun 100 euros. Mais à une condition : que ces 100 euros soient dépensés en enchère. Que croyez-vous qu’il se passe ? Et bien chacun va rajouter 100 euros au montant maximal qu’il est prêt à dépenser pour gagner l’enchère ! Finalement, qui gagne ces cent euros ? les vendeurs ! A chaque enchère, celui qui a remporté l’enchère a dépensé 100 euros de plus que ce qu’il aurait dépensé s’il n’avait pas eu “l’aide”.
Remplacez maintenant “oeuvre d’art” par “logement” et “prix” par “loyer”, “bonne âme” par “Etat” et vous aurez le marché du logement français.
Le nombre de logements mis sur le marché (tant à la location qu’à la vente) est insuffisant (que l’on manque de logements… c’est une autre question). Alors L’Etat a multiplié les aides à la location et à l’achat. Mais il y a tellement de locataires aidés qu’on se retrouve dans l’absurde système d’enchères décrit plus haut et au final les aides au logement ont pour principal conséquence d’augmenter le montant des loyers au lieu d’augmenter le pouvoir d’achat des locataires. C’est du moins ce dit l’INSEE dans un rapport récent.
La politique française en matière d’aide au logement aboutit finalement à un mécanisme :
- pervers : plus l’Etat aide les locataires, plus les loyers montent, plus le besoin d’aider les locataires est justifié.
- immoral : l’Etat enrichit les propriétaires, une catégorie de la population plutôt riche au nom de l’aide aux locataires qui sont jeunes et moins riches.
- inefficace : L’Etat dépense de l’argent pour aider les plus pauvres (ceux qui ne sont pas propriétaires) mais en fait ça ne marche pas, et ça contribue sans doute à accroître les inégalités.
Ce problèmes, les politiques et les fonctionnaires les comprennent très bien, il y a déjà plusieurs études et rapports allant dans le même sens. Le gouvernement a même essayé il y a peu de mettre un fin à mécanisme du même genre en matière d’aide à l’achat… avant de reculer.
Encore une fois le politique st victime de sa faiblesse à comprendre (ou expliquer !) les causalités systémiques (Lokoff, 2014) et on n’arrive plus à sortir d’un système de redistribution complexe et inefficace car à chaque fois qu’on enlève un mécanisme d’aide il y a des perdants : par rapport à d’autres (dont les aides demeures) ou à court-terme. Et c’est ainsi que sur le long terme, on maintient un mauvais système.
Référence bibliographique ;
Lakoff, G. (2014), The All new Don’t Think of elephant, Worth it.
crédit image : image provenant du site canadien de CBC (http://www.cbc.ca/stevenandchris/decor/tips-for-attending-auctions)
L’aide personnalisee au logement est une aide financiere destinee a reduire le montant du loyer des menages modestes. Elle est attribuee selon la nature du logement et la composition de la famille , qui determine le plafond de revenu, sans critere de nationalite. Les APL sont par ailleurs cumulables avec la demi-part fiscale accordee aux parents d’etudiants de moins de 25 ans beneficiant d’aides publiques.